- langue-de-bœuf
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1 ♦ Organe charnu, musculeux, allongé et mobile, placé dans la bouche. La langue, organe du goût. Filet, frein, muqueuse, papilles de la langue. Relatif à la langue. ⇒ lingual; gloss(o)-. Avoir la langue blanche, chargée, pâteuse. Se brûler la langue en mangeant trop chaud. Passer sa langue sur qqch. ⇒ lécher. « La langue de Lily se glisse dans ma bouche » (Dabit). Baiser langue en bouche. ⇒fam. patin, pelle. Laisser fondre un médicament sous la langue (⇒ perlingual) . — Loc. Tirer la langue à qqn, pour le narguer. Loc. fig. Tirer la langue : avoir soif, et par ext. être dans le besoin, désirer ardemment qqch. sans obtenir satisfaction.♢ (Animaux) La langue du serpent. La langue râpeuse du chat. Cuis. Langue fumée, braisée (de bœuf, mouton, porc).2 ♦ Ce corps charnu en tant qu'organe de la parole. Rôle de la langue dans l'articulation des sons. — Loc. Avoir la langue bien pendue : parler facilement, être bavard. Ne pas avoir la langue dans sa poche : parler avec facilité et, notamment, répliquer. Ne pas savoir tenir sa langue : ne pas savoir se taire quand il le faudrait. Retenir sa langue. Avoir un bœuf sur la langue : garder un silence obstiné, avoir qqch. qui empêche ou retient de parler. Avoir avalé sa langue. Avoir un mot sur le bout de la langue. Avoir un cheveu sur la langue. Se mordre la langue : se retenir de parler, ou se repentir d'avoir parlé. PROV. Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler : il faut réfléchir. La langue lui a fourché. Délier la langue. Donner sa langue au chat. — Prendre langue avec qqn, prendre contact avec lui en vue d'un entretien. ⇒ s'aboucher.♢ Une mauvaise, une méchante langue, une langue de vipère : une personne qui n'hésite pas à médire, à calomnier. Adj. « Faut-il que les gens soient mauvaises langues dans ce milieu ! » (Anouilh).II ♦ (Xe)1 ♦ Système d'expression et de communication commun à un groupe social (communauté linguistique). ⇒ dialecte, idiome, 2. parler, patois; créole; -lingue. Langue mixte. ⇒ pidgin, sabir. Langue parlée, langue écrite. Les mots d'une langue. ⇒ lexique, vocabulaire. Syntaxe, morphologie d'une langue. ⇒ grammaire; orthographe. — Origine, histoire, évolution d'une langue. Étude scientifique des langues. ⇒ linguistique; lexicologie, morphologie, phonologie, sémantique, syntaxe. Unités d'une langue. ⇒ graphème, phonème; morphème, mot, syntagme, phrase. Langue écrite, non écrite. Transcription d'une langue. ⇒ alphabet; phonétique. Dictionnaire de langue (opposé à encyclopédique) . Fixer, codifier, normaliser une langue. Tournure propre à une langue. ⇒ idiotisme. Défense de la langue. ⇒ purisme; norme.♢ Langue maternelle, première. Langue seconde : langue apprise après la langue maternelle. Parler, savoir, écrire, lire deux langues (⇒ bilingue) , plusieurs langues (⇒ polyglotte; plurilinguisme) . Dictionnaire mettant en rapport plusieurs langues. ⇒ multilingue, plurilingue . Dire qqch., s'exprimer dans une langue. Parler une langue avec, sans accent. Il est de langue germanique. Langues étrangères. Traduire une langue dans une autre. ⇒ interprète, traducteur, traduction; interlingual. Langues mortes (qui ne sont plus parlées) et langues vivantes. « Une langue morte : celle qui n'a plus de correspondant physique, sonore, dans le corps de celui qui la lit » (Quignard). Absolt Les langues : les langues étrangères. Être doué pour les langues. Professeur de langues. Apprendre une langue par les méthodes audiovisuelles. Didactique des langues. Bain de langue. Laboratoire de langues. — Langue artificielle internationale (espéranto, volapuk). Langue officielle d'un État. Langue nationale. Langue vernaculaire, véhiculaire. Langues en contact. — Typologie des langues. Langue flexionnelle, agglutinante, isolante. — Classification des langues. Familles de langues. Les langues indo-européennes, chamito-sémitiques, indiennes. Langues romanes, germaniques, slaves, orientales. La langue latine, anglaise, française. Langue d'oc, d'oïl. Langues anciennes (spécialt le grec et le latin).2 ♦ Ling. Système d'expression potentiel opposé au discours, à la parole qui en est la réalisation. ⇒ code, système; langage. L'opposition langue/parole chez Saussure.3 ♦ Langage parlé ou écrit, spécial à certaines matières, à certains milieux, à certaines époques; aspect que peut prendre une langue donnée. ⇒ langage (II, 1o). Langue parlée et langue écrite. Langue populaire. Langue verte. ⇒ argot, argotique. Langue littéraire, poétique. Langue savante, vulgaire. Langue scientifique. ⇒ 1. jargon. La langue classique.4 ♦ Utilisation individuelle du langage, façon de s'exprimer par le langage. ⇒ idiolecte. La langue d'un écrivain. ⇒ style. — La langue de bois.5 ♦ Mode d'expression non langagier. ⇒ langage. La langue musicale.III ♦ (XIIe; par anal. de forme du sens I) Chose plate et allongée. Langue de feu. ⇒ flamme. Langue de terre, bande de terre allongée et étroite. Langue glaciaire : partie inférieure d'un glacier, de forme allongée. — Nom de divers outils ou instruments.♢ (Suivi d'un nom d'animal) LANGUE-DE-BŒUF :arum, fistuline; outil de maçon. LANGUE-D'AGNEAU : plantain. LANGUE-DE-CHAT : petit biscuit plat, allongé, à extrémité arrondie, à pâte croquante. Des langues-de-chat.⇒LANGUE-DE-BŒUF, subst. fém.A. — HIST. (Moyen Âge).1. Dague d'origine italienne à lame plate, tranchante des deux côtés, plus large que la main au talon et se rétrécissant très rapidement jusqu'à la pointe (d'apr. GAY t. 2 1928). La langue-de-bœuf était une dague originaire d'Italie et qui se distingue autant par sa forme étrange que par son extrême richesse. La forme de sa lame lui a fait donner le nom qu'elle porte (GAY t. 2 1928).Rem. LELOIR 1961 note que cette dague est appelée à tort langue-de-bœuf.2. Arme d'hast, sorte de pique à fer large rappelant celui de l'épieu de guerre, mais sans ailerons (d'apr. LELOIR 1961).B. — Outil de maçon taillé en forme de cœur. (Dict. XIXe et XXe s.).C. — Usuel. Champignon comestible à chapeau épais, qui pousse sur les troncs des chênes, des châtaigniers. Synon. foie de bœuf. Le champignon baptisé langue-de-bœuf à cause de sa couleur rouge brunâtre, pousse sur le tronc des chênes (Ac. Gastr. 1962).Prononc. et Orth. : [
]. Au plur. des langues-de-bœuf. Étymol. et Hist. 1. Ca 1240 lange de boef « buglosse » (ROGER DE SALERNE, Chirurgia, 267r ds Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 246); XIIIe s. langue de buef (Livre des simples médecines, éd. P. Dorveaux, § 186); 2. 1441 langue de bœuf « arme de guerre (au Moyen Âge) » (Arch. JJ 176, pièce 15 ds GDF.); 3. 1676 « outil de maçon » (FÉLIBIEN, 629); 4. 1790 (J.-J. PAULET, Traité des champignons, I, 528a ds R. Ling. rom., t. 42, p. 451). Composé de langue, de la prép. de et de bœuf; le terme de bot. est peut-être la trad. du nom lat. de cette plante : lingua bubula, que l'on trouve également attesté en b. lat. sous les noms de lingua bouina et lingua bouis (cf. ANDRÉ Bot.). Bbg. QUEM. DDL t. 12.
langue-de-bœuf [lɑ̃gdəbœf] n. f.❖1 Anciennt. Demi-pique (en usage au moyen âge).2 (1676). Mod. (Techn.). Outil de maçon.3 (1790, p.-ê. du lat. lingua bubula, bas lat. lingua bouina et lingua bouis). Fistuline (champignon). — Syn. : foie-de-bœuf.REM. 1. Tous les comp. de langue font leur plur. comme suit : des langues-de-bœuf. 2. Langue-de-bœuf désigne régionalement de nombreuses plantes.
Encyclopédie Universelle. 2012.